Lors de mon dernier voyage à New York pendant les fêtes de Noël, je me suis promené dans les rues afin de m'imprégner de la magie des vitrines des grands magasins. Et dans l'une d'elles était inscrit ce mot ... BELIEVE.
Croire dans les personnages qui vont hanter vos nuits. Croire que votre héroïne va vous emmener sur les chemins de la gloire ou du moins de la reconnaissance. Croire qu'au fil des mots mis bout à bout l'histoire que vous imaginez est vraie. Croire enfin que le lecteur que vous ne connaissez pas encore lira en une seule nuit votre roman policier.
En créant Judith c'est ce que je me suis dit Les personnages de votre histoire ont tous leur propre identité, avec leurs défauts et leurs qualités. Mais ils sont là, présents dans un coin de votre cerveau, envahissant sans cesse votre espace au point de vous dire qu'il sont passés du virtuel au réel.
Le prénom Judith est devenu comme un leitmotiv et la lettre J un rappel de la jeune femme qui m'avait inspiré. On part toujours plus ou moins de faits ayant existés, cela vous donne un fil conducteur que vous devez sans cesse alimenter. Et vos personnages vous permettent justement de le faire. Judith ressemble à la plupart des jeunes femmes que vous pourriez rencontrer dans la rue, mais si vous la regardez bien, elle est très différente pas simplement par sa beauté mais par sa façon de marcher, de parler, et de s'accaparer les événements afin d'en extraire la moelle qui lui permettra de croire en ce qu'elle sait faire, c'est à dire fouiner et se mêler de ce qui ne la regarde pas.
Quand vous avez cela en tête, vous êtes sûr que votre héroïne va vous emmener dans un monde où le réel dépassera le virtuel. Votre personnage principal va se métamorphoser en 3D. Vous pourrez presque le toucher, le voir et pourquoi pas lui parler. Judith avait cette réalité vertigineuse et envoûtante. Je me rappelle un passage du livre où elle et son ami Mac Lood se retrouvent assis sur un trottoir les pieds dans le caniveau, venant d'apprendre la mort d'un des personnages. Je les voyais comme je vous vois, l'air abattu, triste. Je devinais chaque trait de leur visage montrant des signes de tristesse et d'anéantissement. Ils avaient pris dans mon imagination une forme humaine. C'est dans ces moments-là qu'on se dit que l'écriture est un acte jouissif et que les mots que l'on instrumentalise sont de nature à vous mettre dans des comas visuels fantastiques.
La création de Judith fut pour moi une révélation, au sens où je me suis aperçu que raconter des histoires n'étaient pas forcément le territoire des autres et que je pouvais moi aussi m'y installer. Il suffisait d'y CROIRE et Judith a créé cette force dont vous avez beaucoup de mal à vous défaire.