Interview with Jean-Christophe

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Jean-Christophe Bouvet is a French actor known for playing in films by Jean-Claude Biette, Claude Chabrol, Soffia Coppola, Jean-Luc Godard, Jean-Claude Guiguet, Maurice Pialat, Vecchiali Paul, Gerard Krawczyk, etc. After studying linguistics, semiotics, psychoanalysis and sociology, he started working in TV in 1968 with Téchiné in “The Banquet” in 1977 and starring in “The Machine” by Paul Vecchiali. He then directed his own series “Les aventures de Jacques Toumoy” , and won the Tokyo Festival prize in the 80s. We sat down with Jean-Christophe Bouvet to talk about ÉCU, his career and his vision of art cinema vs. commercial cinema. 1) You’ve played in art films and in commercials films, which one do you prefer? ‘We are paid to be in commercial films. For films like ‘Taxi’ directed by Gérard Krawczyk, he is a brilliant director who has made great art films like ‘L’été en pente douce’. ‘Taxi’ was made very professionally for a commercial film. I think it’s better to make a good commercial film than a bad art film. One can be an intellectual and an artist, in London to be an intellectual is a swear word whereas in Paris it’s worse to be an artist. Bouvet likes to receive both intellectuals and artists. When he met Godard (or God/Art), he had a crazy dream. He had a nightmare before where he saw himself saying ‘Hello Sir’ and Godard replied ‘That’s all you have to say to me’. His craziest dream was to climb the stairs at Cannes in May 2004 for ‘Notre Musique’. He would like to be recognized on the street so that people say ‘Hello Mr Bouvet and he’s well known in China, Japan, Russia. 2) How much more complex is it to act in an art film than in a commercial film such as Taxi? ‘There are advantages to making commercial films, such as good working conditions, even if sometimes actors don’t really want to be there, or they don’t understand the film. With auteur directors it’s important to have a lot of trust and confidence, even if working conditions aren’t very good.’ 3) Many people think independent cinema is like an intellectual ghetto, continually ignored or abandoned in favour of commercial, popular and more accessible cinema. What do you think? ‘There are too many labels, films and commercial films are still separated. Independent film is not necessarily boring, not always intellectual, and it can appeal to the general public.’ 4) Before filming with someone like Godard, had it been one of your dreams? Did you ever expect that to happen one day? ‘For Godard it was a dream I’d had since childhood, I saw ‘À bout de souffle’ when I was about 14-15 years old.’ Godard describes his films as documentaries about the work of an actor. Since Bouvet was 5 he had wanted to make movies for all the wrong reasons: it was the glamour of the movie star walking down a staircase and greeting the crowd that attracted him. 5) What one piece of advice would you give to young directors hoping to break into independent film? ‘I’d say buy a camera and shoot yourself. With today’s technology everyone can do it. So my advice would be: make a film and get your movie shown on screen. To make quality cinema choose your subjects wisely, surround yourself with professionals and learn on the job.’ -------------------------------------------- Jean-Christophe Bouvet est un comédien français connu pour avoir joué sous la réalisation de Jean-Claude Biette, Claude Chabrol, Soffia Coppola, Jean-Luc Godard, Jean-Claude Guiguet, Maurice Pialat, Paul Vecchiali, ou encore Gérard Krawczyk. Après avoir étudié la linguistique, la sémiologie, la psychanalyse et la sociologie, qui sont pour lui une source d’inspirations, il commence à la télévision en 1968 avec Téchiné dans «Le Banquet». Il décroche son premier rôle en 1977 dans «La Machine» de Paul Vecchiali puis, après être devenu réalisateur de sa propre série, «Les aventures de Jacques Toumoy», il remporte le prix du festival de Tokyo dans les années 80. Jean-Christophe Bouvet a accordé une interview à ÉCU sur son parcours et sa vision du cinéma d’auteur et du cinéma commercial. 1) Vous avez tourné dans des film commerciaux et indépendants, qu’est ce que vous préférez? «Quand nous jouons dans des films commerciaux, nous sommes payés pour ça. Des films comme «Taxi», réalisé par Gérard Krawczyk, sont des réalisations de talent. Il a réalisé de très bons films comme «L’été en pente douce» ; «Taxi» a été fait de manière très professionnelle dans la gamme du commercial. Il vaut mieux faire un bon film commercial qu’un mauvais film d’auteur.» On peut être intellectuel et artiste. A Londres, être intellectuel est un gros mot tandis qu’à Paris c’est l’inverse. Jean-Christophe Bouvet aime recevoir des intellectuels et des artistes, la venue de Godard/ God Art restant son rêve le plus fou et le plus inimaginable. Il en faisait des cauchemars avant de le recevoir chez lui, se voyait l’accueillir et lui dire «Bonjour Monsieur» et imaginait Godard lui répondre «C’est tout ce que vous avez trouvé à me dire?». Son plus grand fantasme était de monter les marches à Cannes, choses faite en mai 2004 pour «Notre Musique». Il n’a pas pu dormir. Il aimerait être reconnu dans la rue et qu’on lui dise «Bonjour M.Bouvet». Il est très connu en Chine, en Russie et au Japon. 2) Quelle est la complexité à jouer dans un film d’auteur qu’on ne retrouve pas dans un film commercial? «Dans un film commercial on retire de nombreux avantages, les conditions de travail sont agréables. Dans un film d’auteur, même si on n’aime pas forcément le film ou si on ne le comprend pas, on se laisse faire, on fait confiance au réalisateur. Lors du tournage d’un film d’auteur les conditions sont parfois difficiles.» 3) Beaucoup pensent que le cinéma indépendant est un ghetto intellectuel, encore montré du doigt ou délaissé au profit d’un cinéma commercial populaire et plus accessible, qu’en pensez-vous? «Il y a trop d’étiquettes, les films commerciaux et les films d’auteur sont trop séparés. Le cinéma indépendant n’est pas forcément chiant, pas intello, grand public.» 4) Tourner avec quelqu’un comme Jean-Luc Godard, cela faisait partie de vos «rêves»? «Pour Godard c’était un rêve de gosse, j’ai vu «À bout de souffle» vers 14-15 ans». Godard disait toujours que ses films étaient des documentaires sur des comédiens en train de travailler. Depuis ses 5 ans Bouvet voulait faire du cinéma pour les mauvaises raisons : il avait vu une star de cinéma descendre un escalier et saluer la foule, et le côté glamour lui avait plu. 5) Quel conseil donneriez-vous aux jeunes réalisateurs qui espèrent percer dans le cinéma indépendant? «Je leur dirais d’acheter une caméra et de faire un film. Avec la technologie à notre disposition aujourd’hui, tout le monde peut le faire. Le conseil serait donc celui-ci : tournez votre film et présentez-le pour qu’il soit projeté en salle. Il faut vérifier ses sujets et bien s’entourer de professionnels, de façon à apprendre son métier et à faire du cinéma de qualité.»


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ECU

The European Independent Film Festival discovers, promotes and projects only the BEST independent films from around the world every year in Paris, France.

The selected titles represent the pinnacle of contemporary filmmaking talent from around the world and compete for the title of "Europe's Best Independent Film".

http://www.ecufilmfestival.com/

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