Le tournage de La Fuite approche à grand pas (8 jours…), et nous terminons les derniers préparatifs !

• Le matériel :

La plupart du matériel nécessaire est là, et encore une fois, comme c’est un film sans budget, on utilise pas mal d’astuces pour la technique sans dépenser trop. Voici un peu comment nous nous débrouillons pour atteindre notre but de rendu pro, mais à moindre coût :

Pour la lumière, j’ai acheté trois projecteurs de chantier halogènes, deux sur pied (montant à environ 2m) et un sur un petit support plus maniable. Environ une vingtaine d’euros pièce pour du 400W ou 500W en magasin de bricolage, plus deux ampoules de rechange. Ca remplace les habituelles mandarines utilisées traditionnellement qui elles coutent 100€ pièce minimum. On y perd 100 ou 200W de puissance, mais tournant dans un petit espace les projecteurs de chantier suffisent largement. Il manque aussi des déflecteurs sur les projecteurs (ces quatre petits panneaux métalliques qui permettent d’orienter et restreindre le champ lumineux), on va compenser en tenant et plaçant des panneaux noirs (carton ou réflecteurs dont je parle après) près des projecteurs en cas de besoin. Nous allons aussi tester avec du papier alu !

Et on va peaufiner la lumière en utilisant plusieurs kits de réflecteurs circulaires trouvés vraiment pas cher sur internet, deux de diamètre 50cm et un de diamètre 90cm – pas plus grand par manque de place dans le bar, et pour limiter les dépenses. Les petits ont coûté seulement 11€ pièce, le plus grand je le possède depuis longtemps et j’en ai oublié le prix. Ils sont pratiques, et permettent 5 configurations différentes (diffuseur semi transparent pour tamiser la lumière, argenté pour en réfléchir le maximum sans modification de couleur, doré pour un maximum de réfléxion en refroidissant la lumière (c’est à dire plus jaune, oui oui), blanc pour une réflexion plus douce, et noir pour au contraire bloquer la lumière.)

Evidemment, on ajoute à ces achats quelques rallonges électriques et une rallonge multi prise à enrouleur, qu’il faut bien penser à dérouler complètement quand on branche plusieurs projecteurs dessus pour éviter qu’elle ne chauffe.

Côté caméra, c’est le gros investissement que j’ai fait,en sachant qu’elle va beaucoup servir pour d’autres projets par la suite, mais si on avait dû s’en passer, on aurait sans doute tourné avec un appareil reflex type Canon 7D, un bon compromis budget/qualité, ou même un 5D, ces appareils étant assez répandus, je pense qu’on aurait pu trouver un ami sympa qui nous aurait prété le sien.

On trouve maintenant des cartes mémoires à haute vitesse de 32Go pour une trentaine d’euros sur internet, de quoi tourner un peu plus de 3h d’images en HD en très haute qualité sans avoir à vider la carte, c’est donc parfait pour nos journées de tournage qui dureront 6h environ, je ne pense pas qu’on tourne plus de 3h de rushes en une journée !

L'écran de contrôle, un écran d'ordinateur pas trop mauvais en HDMI emprunté à la famille...

Le pied de caméra est en réalité un pied d’appareil photo, bien moins cher, mais dont la tête ne permet pas les mouvements fluides que permettent les « vrais » pieds de caméra. On contourne le problème en le maniant via un élastique accroché à la poignée. En tirant sur l’elastique (qui doit etre relativement rigide et résistant quand meme) et avec un peu d’entrainement, on arrive à faire des mouvements bien fluides, en posant une main sur la caméra pour l’alourdir un peu en cas de besoin. Il faut juste que le pied de caméra possède bien un niveau à bulle pour garder l’horizon pendant les mouvements !

Et la caméra étant une caméra de poing, les caméras à l’épaule sont faites en repliant le pied et en le posant sur l’épaule, ce n’est pas très confortable, mais ça stabilise bien ! (et ca évite de dépenser toute sa fortune en achetant de véritables accessoires de caméra épaule)

Côté son, j’ai la chance d’avoir Pierre qui nous file un coup de main, et possède un peu de matériel (c’est son job après tout !) : Micro, perche, etc. On a aussi la chance de tourner exclusivement en intérieur, donc de pouvoir utiliser un ordinateur portable à volonté, ce qui aide pour le son comme pour l’image. Quant au clap qui permet de synchroniser image et son, j’en ai eu un à préter qui vient de… DisneyLand !

• Préparation du tournage :

Dès que j’ai eu fini le storyboard, nous avons pu faire des plans de situation de caméra et découpages techniques, pour plannifier précisément le tournage, savoir de quoi nous allons avoir besoin, et dans quel ordre nous allons tourner. Une étape un peu fastidieuse, mais ô combien nécessaire !

Nous avons aussi fait quelques séances d’essayage avec les acteurs cette semaine, que j’ai en partie filmées, peut-être que je vous montrerai ça si j’ai leurs accords, et demain, nous faisons une répétition de tout ça !