La pré-production du film progresse bien, le casting approche de la fin, je commence le storyboard, le travail sur les costumes, les décors, la recherche de matériel…
- Casting, suite
Le casting se termine, l’actrice principale est choisie. J’ai attendu d’avoir vu toutes les filles qui souhaitaient faire le casting, puis j’ai laissé une bonne semaine s’écouler avant de regarder les vidéos que j’ai tournées, pour les prendre avec suffisamment de recul et les « redécouvrir ». J’ai passé une soirée à regarder ces vidéos, réfléchir à ce qui me plait dans chacune, ce qui ne me plait pas, et comparer, presque réplique par réplique. A la fois pour être sûr de ne pas me tromper dans mon choix, mais aussi vraiment pour analyser ce qui me plait, quels tons de voix, ce qui change d’une personne à l’autre, et réfléchir déjà à ce que je demanderai aux acteurs.
Une fois le rôle principal choisi, j’ai distribué les autres rôles féminins et la figuration aux autres actrices qui ont passé le casting. Il me reste maintenant à voir encore quelques comédiens pour les rôles masculins, avant de laisser encore s’écouler quelques jours après le dernier pour prendre du recul et faire mon choix. Ce qui remet la fin du casting masculin à encore au moins deux semaines, mais je vois suffisamment de monde et des gens très motivés pour être rassuré sur le casting, ce n’est qu’une question de temps.
- Storyboard
La préparation du film avance lentement mais sûrement. J’ai encore quelques modifications que je veux faire sur la fin du scénario. Après en avoir discuté avec plusieurs personnes, j’ai été conforté dans mon idée que je dois y apporter quelques ajout à la fin. Surmonter la pudeur et discuter du texte apporte du recul, et me permet de me rassurer sur ce qui doit être amélioré et ce qui ne nécessite plus de modification. D’ici quelques jours le scénario pourra donc être considéré comme « définitif ». J’ai donc fait un « pré-découpage », étape préparatoire du storyboard, qui me permet de bien repérer les différentes scènes, les personnages présents, et de m’organiser pour faire le storyboard sans perdre de vue ce que je veux raconter et les intentions de chaque scène, de chaque réplique, de chaque plan. Venant de l’animation, j’ai naturellement l’habitude d’avoir des storyboards précis, qui ne laissent, en dessin animé, aucune place à l’improvisation. Je vais essayer sur ce film d’être aussi précis pour faciliter au maximum le tournage. Ce qu’on pourra tourner en plus ne sera que du bonus pour le montage ! Pouvoir improviser plus librement doit être une expérience intéressante, mais c’est déjà un défi de réaliser ce film, je ne veux pas prendre de risques inutiles ! J’ai fait quelques photos du bar où l’on va tourner, qui me permettent déjà d’avoir des idées de cadrage et de dispositions. Je pense aller finaliser le storyboard sur place, et refaire quelques photos correspondant aux cadres prévus pour tester. Je posterai les photos du bar bientôt pour les curieux !
Deux livres publiés chez Eyrolles peuvent bien dépanner quand on fait un storyboard :
(ça se trouve en librairie ou sur Amazon)
- Costumes
Je ne travaille pas moi même directement sur les costumes, trop occupé par d’autres aspects de la préparation. C’est une amie, Justine, qui s’en charge. Je lui ai fait part de mes envies et de ma vision du film et des costumes, et on se rencontre régulièrement pour faire le point et avancer, mais je lui laisse une assez grande liberté, pour qu’elle puisse s’investir et s’approprier cet aspect du film, du moment que ça va dans le sens de ce que je veux raconter. Je lui fais confiance pour avoir de bonnes idées. Le maître mot, c’est que les costumes ne dénotent pas d’une époque particulière, nous partons vers un mélange de différentes époques (mais vingtième siècle) ; avec un aspect usé, défraîchi, induit par le scénario et la situation difficile dans laquelle sont les personnages. Le film étant découpé en trois principales séquences avec des ellipses importantes, ça permet de changer les costumes entre les séquences, il y a donc un travail important à faire pour tout concevoir. Je vous ferai part au fur et à mesure des solutions que nous trouvons pour monter les costumes en dépensant très peu.
- Décors
Tout comme les costumes, le décor doit rester suffisamment intemporel, et ne doit pas dénoter un endroit géographique précis. Un bar se prète bien naturellement à ces contraintes, et je vais garder le bar comme il est, en y ajoutant quelques éléments qui vont y apporter des précisions et des décalages. Quelques affiches de cinéma y sont déjà, de très bons films d’époques différentes, ce qui me plait bien. Je vais y ajouter quelques affiches précisées dans le scénario qui permettent de préciser le contexte politique et social de l’univers (affiches de propagande et contestations, etc.). Je vais me charger avec une amie de créer ces affiches. J’y ajoute aussi une affiche de la série TV britannique Doctor Who que je viens tout juste de recevoir (commandée sur internet), pour le clin d’oeil, et parce que graphiquement elle apporte de l’ambiance que je recherche :
Elle sera sans doute placée discrètement sur un arrière plan.
Au delà des affiches qui ont une part importante dans ce bar, je vais ajouter discrètement quelques éléments de décor et accessoires pour le personnifier : lumières, choix des verres, etc.
Voici par exemple le verre dans lequel le personnage principal boit son calva :
- Lumières
J’ai commencé aussi à chercher des références d’éclairage et de contrastes dont je commpte me rapprocher dans le film. Plutôt que des mots, voici quelques images :
(Images tirées de : Blindness, de Fernando Meirelles, Splice de Vincenzo Natali, Sunshine de Danny Boyle, Nightwatch de Timur Bekmambetov)
Pour la lumière, le prix des mandarines habituellement utilisées en tournage étant très élevé, et pour éviter une location souvent chère aussi, nous nous tournons vers des projecteurs de chantier, puissants et stables et vraiment pas chers, disponibles en magasin de bricolage, certes moins pratiques que des mandarines mais qui feront très bien l’affaire, avec quelques réflecteurs commandés sur internet, solution très économique. Je posterai des photos pour vous montrer à quoi ca ressemble quand j’aurai été en chercher !
- Matériel
Outre les lumières, pour le reste du matériel : côté son, Pierre, qui s’occupe du son sur le film (captation et post-prod) apporte une partie de son matériel perso (micro et petite perche. En intérieur, nous ne devrions pas avoir besoin d’une trop longue perche, et il y a peu, voir pas, de plan large avec du dialogue à capter), moi une partie du mien, et si nous ne trouvons pas de micro canon à emprunter, j’envisagerai peut-être d’en acheter un, ça reservira sur d’autres projets ! Avantage d’être en intérieur : nous ferons l’enregistrement directement sur un ordinateur portable, solution souple, et comme nous possédons l’ordinateur avec carte son, qui ne coûte rien.
Côté image, j’ai commandé un camescope semi-pro, le Sony Nex-VG20, avec un objectif 18-200 très polyvalent (équivalent 29-322 en 35mm). Commandé en Allemagne, bien moins cher qu’en France, expédié chez une amie à Berlin qui me le renverra. Je devrais donc le recevoir d’ici trois ou quatre semaines. J’avais à la base prévu d’emprunter et de tourner sur un réflex Canon 5D ou 7D, mais j’ai préféré me faire plaisir avec ce camescope, qui me reservira souvent de toute façon, c’est sûr.
Il me reste à trouver une solution pour un écran de contrôle pendant le tournage, je verrais une fois que j’aurais le camescope ; un écran avec une prise hdmi ferait l’affaire, ou autre solution du même style.
Voilà donc le film qui se monte, pour un tournage qui devrait débuter le 26 février et se répartir sur plusieurs dimanches (jour de fermeture du bar) courant mars.