Les Amants du Pont Neuf Guide

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by Kathryn Hall My flatmate and I set a house rule to only watch French films while living in Paris, to better ‘immerse’ ourselves in our adoptive land’s language and culture and so on. Though we push it at times, (’Jean Reno’s French, so I guess we can justifiably watch Léon again…’) this has led us to stumble upon a couple of less widely remembered French films. The first was Les Amants du Pont Neuf, directed by Leos Carax – a very late-’80s/early-’90s film stylistically, starring Juliette Binoche. The story vaguely goes thus: Middle class artist (Binoche) flees home and painful breakup upon experiencing the onset of blindness. Artist searches for a place to sleep, stops off en route to paint a classless boy (Denis Lavant) lying injured in the road. Artists meets said vagrant again upon waking on a bridge. Vagrant falls for her and her art skills, while artist’s impressed with his fire-breathing. A loved-up, drunken affair ensues – drugs, pickpocketing, jealousy, rage, imprisonment, manipulation, accidental murder, attempted murder, forgiveness… but I won’t ruin the ending. Leos Carax has been labelled, along with Luc Besson (director of that aforementioned ‘French’ classic Léon…), as part of the ‘cinema du look’ trend of late ’80s/early ’90s French cinema. ‘Cinema du look’ was said to favour a striking style over a narrative with substance, most often telling tales of alienated youths or underground societies. The pair in Les Amants have all the emotion and impulsive nature of classic lovers-on-the-run, though, in their case, rather than taking to the road, they mostly spend their time together on the bridge. To say that the film lacks any substance would be harsh, but it is true that this love story could have been played out anywhere. Testament to the importance of visual impact and spectacle to Carax though, it had to be Pont Neuf. What keeps you watching is often less the story itself, but more fact that it unfolds in this setting. After a fairly slow start, it’s the most visually spectacular scenes that stick in the mind, and so the bridge ends up becoming more than just a backdrop. Just look at this incredibly well choreographed scene of Bastille Night celebration (www.youtube.com/watch?v=g10TTjAeu94). The colours, the lights, the music, the smoke, the motion – it has all the spectacle of an ’80s music video, or one of those David Copperfield-type ‘magic’ events. The significance of the bridge’s role is evident in the mounting cost it demanded of Carax and the film’s producers, and their repeated yielding to it. With just ten days allocated by the authorities for filming on the real seventeenth century bridge, things started to go wrong as Lavant suffered an injury, and filming had to be put on hold. Missing this slot, the team needed to carry out improvements on their replica bridge in the South of France to make it detailed enough for day time shots. Costs mounted again, but this time there could be no yielding; filming was forced to be put on hold. And in the meantime the replica suffered storm damage. Great. So it was that Les Amants, then the most expensive French film ever, became a bit of a joke in the industry. The film has never really gotten over the time and expense it incurred, and it seems down to this that it has been so widely overlooked, particularly internationally. Though the story may come with little realism (a half-blind girl dancing on the edge of a bridge without falling off, for starters) or social or political commentary, it’s worth digging out for the lasting impression left by its visuals. Pont Neuf, the real one, is always busy with pedestrians and cars, since it connects the Rive Gauche with the Rive Droite. For some reason, perhaps because it’s the oldest bridge in Paris, it has a romantic feel, and couples are often seen taking time out together here. Its also a place for tourists to tick off on their to-do lists, after having taken a photo of their better half posing against the Parisian skyline. But I can’t walk down it now without superimposing that dance scene, seeing ‘les amants’ jet-skiing below the arches, or pointing out (in my mind) ‘ooh, that’s where they hid the gun!’, ‘that’s where they lost all their money,’ and wondering how Juliette Binoche managed to get on top of that equestrian statue of Henry IV… ----------------------------------------- par Kathryn Hall Avec ma colocataire, nous avons instauré une règle d’or pendant la durée de notre séjour à Paris: regarder uniquement des films français, afin de nous « immerger » au mieux dans la langue, la culture etc de notre pays d’adoption. Bien que parfois l’on pousse un peu (Jean Réno est français, donc j’imagine que l’on peut regarder Léon à juste titre une nouvelle fois …) cela nous a conduits à tomber sur quelques films français moins largement reconnus. Le premier d’entre eux a été Les Amants du Pont-Neuf, réalisé par Leos Carax – un film qui s’inscrit stylistiquement dans la toute fin des années 80/début des années 90, avec Juliette Binoche. En gros, l’histoire est celle-ci : une artiste de la classe moyenne (Binoche) s’enfuit de chez elle et d’une rupture douloureuse après qu’elle ait perdu la vue. L’artiste cherche un endroit où dormir, s’arrête en chemin pour peindre un garçon de la classe populaire (Denis Lavant) qui gît blessé sur la route. L’artiste rencontre le même vagabond une nouvelle fois alors qu’elle traverse un pont. Le vagabond tombe amoureux d’elle et de ses talents de peintre, alors que l’artiste est elle impressionnée par son cracheur du feu. Une relation amoureuse s’ensuit, avec un trop-plein d’amour et d’alcool – drogues, vol, jalousie, rage, emprisonnement, manipulation, meurtre accidentel, tentative de meurtre, pardon… mais je ne veux pas gâcher la fin. Leos Carax a été étiqueté, tout comme Luc Besson (le réalisateur du grand classique « français » Léon mentionné précédemment), comme un membre du « Cinéma du Look », une tendance du cinéma français datant de la fin des années 80/début des années 90. Le « Cinéma du Look » qualifiait les œuvres privilégiant un style percutant à un récit substantiel, qui racontait le plus souvent des histoires de jeunes aliénés ou de sociétés clandestines. Le couple des Amants réunit toute l’émotion et la nature impulsive des amoureux en fuite classiques, bien que dans leur cas, au lieu de prendre la route, ils passent le plus clair de leur temps ensemble sur le pont. Dire que le film manque de substance serait sévère, mais il est vrai que cette histoire d’amour aurait pu se dérouler n’importe où. Cependant, et témoignant de l’importance de l’impact visuel et du spectacle pour Carax, il a fallu que ce soit le Pont-Neuf. Ce qui vous pousse à regarder le film jusqu’au bout est souvent moins l’histoire elle-même que le fait qu’elle prenne place dans ce décor. Après un début plutôt lent, ce sont les scènes les plus spectaculaires visuellement qui restent à l’esprit, et le pont finit par devenir plus qu’un simple arrière-plan. Regardez simplement cette scène incroyablement bien chorégraphiée d’une célébration de la nuit de la Bastille (www.youtube.com/watch?v=g10TTjAeu94). Les couleurs, les lumières, la musique, la fumée, les mouvements – cela ressemble en tous points à un clip des années 80, ou à l’un de ces événements de « magie » du style de David Copperfield. L’importance du rôle du pont se justifie évidemment par le coût grimpant qu’il représenta pour Carax et les producteurs du film, et leurs capitulations répétées. Alors que les autorités n’avaient alloué que dix jours au tournage sur le pont du dix-septième siècle, les choses commencèrent à mal tourner quand Lavant se blessa et que le tournage dut s’interrompre. Ayant raté ce créneau, l’équipe dut mener à bien des améliorations sur leur réplique du pont dans le sud de la France, afin de perfectionner les détails pour qu’il puisse être utilisé lors des tournages de jour. Les coûts grimpèrent encore, mais cette fois il ne pouvait plus y avoir de capitulation possible : le tournage fut forcé de s’interrompre. Et entre-temps, la réplique fut endommagée par une tempête. Super. C’était au point que Les Amants, qui était alors le film français le plus cher de l’histoire, devint une sorte de blague dans l’industrie. Le film ne s’est jamais vraiment remis du temps et des dépenses qu’il a occasionnés, et cela semble être la raison pour laquelle il a été si largement oublié, en particulier internationalement. Bien que l’histoire ne soit que peu réaliste (une fille à demi-aveugle sur le bord d’un pont qui ne tombe pas, pour commencer) et aucunement sociale ou politique, cela vaut la peine de la ressortir pour l’impression durable que laissent ses effets visuels. Le Pont-Neuf, le vrai, est toujours occupé de piétons et de voitures, vu qu’il relie la Rive Gauche et la Rive Droite. Pour quelque raison que ce soit, peut-être parce qu’il est le plus vieux pont de Paris, il comporte une atmosphère romantique, et l’on y voit souvent des couples passer du temps ensemble. C’est aussi un lieu que les touristes cochent de leur liste de choses à faire après avoir pris une photo de leur moitié posant devant l’horizon parisien. Mais je ne peux plus le traverser maintenant sans y superposer cette scène de danse, sans voir « les amants » faire du jet-ski sous les arches, où sans désigner (dans ma tête) « Oh, c’est là qu’ils ont caché le pistolet ! », « c’est là qu’ils ont perdu tout leur argent », et sans me demander comment Juliette Binoche a bien pu faire pour monter au sommet de cette statue équestre de Henri IV…


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