Parisian Landscapes: Cléo de 5 à 7 in the 14th Arrondissement
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Bringing a feminine approach to the largely-masculine dominated cinematic era of the Nouvelle Vague, Agnes Varda has been a pioneer of French feminist cinema for over 40 years. Cléo de 5 à 7 traces 2 hours in a woman’s life as she travels around Paris anxiously awaiting medical test results. One of the key scenes in the film takes place at Parc Montsouris in the 14th arrondissement, and Jen Wallace headed over there to discover which landmarks featured in the movie can still be found there. Cléo de 5 à 7 was a pivotal film made during the Nouvelle Vague era, and yet its director, Agnes Varda, sometimes gets lost amongst the famous names of Godard, Truffaut, Chabrol and Resnais. However, she deserves serious critical acclaim for bringing a different perspective to the cinema of her time. In Cléo de 5 à 7 a young pop singer journeys around Paris waiting for her biopsy while fearing she may have cancer. The film takes place in relative ‘real time’ and we view Paris from two perspectives: alternatively from her point-of-view and from an observer’s perspective as she interacts with the city. Thus, Varda plays with the subject/object debate of traditional cinema; Cleo is both objectifying and objectified. A common trait of the Nouvelle Vague was to film outdoors, and Cléo is no exception. Iconic Parisian landscapes form a major part of the narrative, depicted in documentary-style camera shooting. The scenes in Parc Montsouris are hence critical to the depiction of Cléo’s character. As she enters the park, Cléo performs a song to herself (and to the diegetic audience) while dancing down a wooden staircase. It is a moment that breaks the previous realism of the film, playing with the Hollywood musical and the female lead as a star. Here, the natural geography of the area is used as a ‘stage’ for the protagonist: she uses the park as her theatre. This moment is both a mixture of the reality she is living in, and her fairy-tale imagination. Later on in the park Cléo meets a pieds-noir Algerian soldier, on leave for a few hours in the city. They take a walk around the park past many key landmarks such as the waterfall and sculptures, whilst discussing Cléo’s fear for her future. This is a very subtle, yet important reference to the early 1960s time period in which it takes place. At this time the War of Independence in Algeria was drawing to a close, with France facing significant defeat and losing the last of its North-African colonies. Hence, Varda wanted her film to include this pivotal reference to French history as it paints a more accurate picture of Parisian life. The decision to include it is a conscious political message, adding weight to the film and a new dimension dealing with the modern era. You can still see the wooden staircase and the waterfall by which Cléo and the soldier walk – the park remains largely unchanged. There are modern constructions obscuring the view, but it’s still a calm haven within the busy city. Even the green cockateels native to the park add a little exotic touch to the area. Varda herself doesn’t live too far away, on rue Daguerre. Cléo’s character is glamorous, successful and beautiful, but also has a fragile side of self-consciousness and insecurity. These traits are ultimately both reflected by and amplified in the Parisian landscape surrounding her, as this personal portrait of the city includes the glamour of milliners and jazz cafés, but also a raw edge to the city with subtle political messages set amongst the backdrop of the imported nature within the Parc Montsouris. In the self-contained world of the film, Paris is Cléo’s stage, but outside, it’s Varda who is using the city to tell her story. /// Paysages parisiens: Cléo de 5 à 7 dans le 14ème Arrondissement Agnès Varda, pionnière du cinéma féministe français depuis plus de 40 ans, a apporté une approche féminine au mouvement de la Nouvelle Vague, largement dominé par les hommes. Cléo de 5 à 7 retrace deux heures de la vie d’une femme qui erre dans Paris en attendant avec angoisse des résultats médicaux. L’une des scènes clés du film se situe dans le 14ème arrondissement, dans le Parc Montsouris. Jen Wallace s’y est rendue afin de découvrir quels éléments du film y sont encore présents. Cléo de 5 à 7 a été un tournant dans la Nouvelle Vague, et pourtant le nom de la réalisatrice Agnès Varda est parfois noyé parmi ceux de Godard, Truffaut, Chabrol et Resnais. Pour avoir apporté une nouvelle perspective au cinéma de son époque, elle mériterait cependant d’être encensée par la critique. Dans Cléo de 5 à 7, une jeune chanteuse pop marche dans Paris dans l’attente des résultats de sa biopsie, craignant d’être atteinte du cancer. Le film se déroule presque en « temps réel », et nous montre Paris sous deux angles différents : alternativement de son point de vue à elle, et du point de vue d’un observateur la regardant évoluer dans la ville. Ainsi, Varda joue avec la traditionnelle relation entre le sujet et l’objet : Cléo est les deux à la fois. L’un des traits caractéristiques de la Nouvelle Vague était de filmer en extérieur, et Cléo n’y fait pas exception. Des paysages parisiens typiques, filmés à la manière d’un documentaire, tiennent une grande place dans le récit. Les scènes du parc Montsouris sont donc capitales dans la description de la personnalité de Cléo. En entrant dans le parc, elle fredonne une chanson (audible par les personnages diégétiques) et descend des escaliers en bois en dansant. Cet épisode rompt avec le réalisme qui prévalait jusque là, jouant avec la comédie musicale hollywoodienne, où la femme fait figure de star. Ici, la géographie naturelle est utilisée comme une scène par la protagoniste, qui se sert du parc comme d’un théâtre. Ce passage mélange la réalité dans laquelle elle vit et le monde féerique produit par son imagination. Un peu plus tard, Cléo rencontre dans le parc un soldat algérien pied-noir en permission à Paris pour quelques heures. Ils se promènent ensemble, passent devant des éléments clés comme une cascade et des sculptures, discutent de l’avenir de Cléo. Il s’agit d’une référence subtile mais essentielle, au début des années 60, période pendant laquelle se déroule le film. La Guerre d’Algérie touchait alors à sa fin, et la France essuyait une défaite humiliante ses colonie d’Afrique du Nord. C’est pourquoi Agnès Varda voulait que son film comporte un message politique, afin de lui donner plus de poids et de lui ajouter une nouvelle dimension qui touche l’époque moderne. Le parc reste plutôt inchangé : on peut encore voir l’escalier en bois et la cascade devant lesquels sont passés Cléo et le soldat. Des constructions cachent un peu la vue, mais c’est toujours un havre de tranquillité au coeur de l’agitation citadine. Même les cacatoès verts nés dans le parc ajoutent une touche exotique à l’endroit. Varda elle-même ne vit pas loin de la rue Daguerre. Cléo est une femme belle et talentueuse, mais elle a aussi un côté fragile et manque de confiance en elle. Ces traits sont reflétés et amplifiés par le paysage parisien qui l’entoure : ce portrait intime de Paris décrit le côté glamour des modistes et des jazz cafés, mais aussi un aspect plus polémique, à travers les messages politiques exprimés sur fond de nature importée dans le Parc Montsouris. Dans l’univers du film, Paris est une scène pour Cléo, mais en dehors, c’est Varda qui utilise la ville pour raconter son histoire.